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Chamane et chamanisme: transculturalité ou appropriation culturelle #1

L’utilisation des termes de chamane et de chamanisme sont l’exemple type des termes dont l’utilisation dans notre spiritualité occidentale demande un certain nombre de nuances. J’avancerais dans mes réflexions par thème. Cette première partie est donc logiquement consacrée à l’étymologie.

Etymologiquement le mot est d’origine Toungouse, un peuple vivant aux confins de ce qui est la Russie. Shaman pour un homme et Shamanka pour une femme.

Le premier a utilisé le terme hors de son contexte culturel premier est l’archiprêtre Avvakoum Petrov au XVIIe siècle pour dénoncer la diablerie des indigènes Toungouse.

Première remarque que je ferais est donc est moins d’être aussi généraliste que ce que l’on pense aujourd’hui. Bien au contraire, il a une origine géographique plutôt bien définie.

Cela nous est confirmé par Nicolaes Witsen, qui fut directeur de la compagnie néerlandaise des Indes Orientales à peu près à la même période.

Après d’un voyage en pays Toungouse il rapporte le mot, l’incluant dans le parlé Samoyède qui couvre, pour faire court, les langues de l’Oural.

Puis il est rapporté par un marchand au long court Adam Brand toujours dans la même région.

Le mot chamane est donc propre à l’Oural. A mon sens, il ne peut désigner tout ce nous mettons sous l’étiquette chamane.

Il est bien pratique, je l’entends bien, mais rien que dans une perspective étymologique il est beaucoup trop limité.

Outre la mondialisation de son utilisation il faut bien se rappeler que ce terme recouvre des choses aussi différentes malgré de nombreux point communs que Noaidi, Goanagas, Tietjaja, Khakas, Yachay, Txiv Neeb, et bien d’autres encore.

Pouvons nous vraiment nous considèrer comme unE chamane quand on sait que ce terme est aussi peu précis ou au contraire, en fait, bien trop précis ?

Je trouve que c’est entretenir une confusion, nourrit particulièrement par le néo chamanisme. Un terme générique bien pratique, certes, mais pas franchement très juste en plus d’être l’appropriation d’un nom utilisé par une frange de population bien précise dont a priori ni vous, ni moi ne faisons partie.

En conclusion, si on s’en tient à l’étymologie il est donc déjà faux de se faire appeler chamane ou shaman même si c’est joli dans sa bio.

La bonne réponse se trouve dans votre pratique spirituelle.

Dans ma propre pratique je suis proche de la Vate ou Ouateis.

Et vous ? En partant du postulat que la convergence vers les autres passe d’abord par une connaissance de soi ?

À quelle filiation appartenez vous, si possible en ne cherchant pas à des milliers de kilomètres ce que vous avez ici…

Le prochain chapitre sera consacré à la définition du chamane. Qu’est ce que l’on se représente en parlant de chamane ? Cela a-t-il une logique dans la spiritualité occidentale.

Image : MUTATION, Mina Mond ( moi quoi 😅)

3 commentaires sur “Chamane et chamanisme: transculturalité ou appropriation culturelle #1

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  1. Coucou Mina,

    Merci pour cet article fort intéressant. Je ne connaissais pas l’origine de ces termes et j’y vois déjà plus clair.
    Je nourrissais déjà depuis plusieurs années un frein a utilisé ces mots pour désigner, comme tu le dis, un peu tout et n’importe quoi… cela confirme mon ressenti !

    Dans ma propre pratique, je me sens assez proche de ce que l’on a pu qualifier de « Völva » même si sa définition n’est pas toujours très clair.

    Bien à toi,
    Evá

    Aimé par 1 personne

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